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La bande du sud Réalisation d'un jeu de voile virtuelle (reloaded)
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silenzio

Inscrit le: 26 Nov 2006 Messages: 4692 Localisation: Allier/Cressanges
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Posté le: 23/11/2009 à 22:25:40 Sujet du message: |
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C’est en se lamentant qu’on devient lamentable! _________________
"Dans la vie, l'occasion d'être un héros se présente deux ou trois fois mais presque chaque jour se présente celle de ne pas être lâche" |
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silenzio

Inscrit le: 26 Nov 2006 Messages: 4692 Localisation: Allier/Cressanges
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Posté le: 01/12/2009 à 09:47:11 Sujet du message: |
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[i]Si chaque homme chaque jour jetait une fleur sur le chemin de son prochain, les routes de la terre seraient tellement plus agréables ! [/i] _________________
"Dans la vie, l'occasion d'être un héros se présente deux ou trois fois mais presque chaque jour se présente celle de ne pas être lâche" |
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silenzio

Inscrit le: 26 Nov 2006 Messages: 4692 Localisation: Allier/Cressanges
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Posté le: 02/12/2009 à 12:58:35 Sujet du message: |
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C’est l’histoire d’un Samouraï, guerrier farouche, qui pêchait le long d’une rivière.
Il attrape un poisson, s’apprête à le faire cuire, lorsqu’un chat tapi sous un buisson bondit et lui vole sa prise. Furieux, le Samouraï sort son sabre, rejoint le chat et le coupe en deux.
Ce guerrier était un bouddhiste fervent et le remords d’avoir tué un être vivant l’accabla. Et l’obséda.
En rentrant chez lui, le bruit du vent dans les arbres chantait MIAOU.
Le bruit de ses pas sur le sol résonnait MIAOU.
Les gens qu’il croisait sur son chemin semblaient lui faire MIAOU.
Les paroles que lui adressait sa femme étaient autant de MIAOU.
Le regard de ses enfants reflétait des MIAOU.
Ses amis également miaulaient sans cesse à son approche.
En tous lieux, en toutes circonstances, c’étaient des MIAOU lancinants.
La nuit il ne rêvait que de MIAOU.
Le jour, chaque son, chaque pensée, chaque acte de sa vie, se transformait en MIAOU.
Lui-même était MIAOU.
Et cet état ne faisait qu’empirer, son obsession le poursuivant, le torturant sans trêve et sans relâche.
Ne pouvant venir à bout de tous ces MIAOU, il se rendit dans un temple pour demander le conseil du vieux Maître Zen qui y résidait.
- S’il vous plaît, s’il vous plaît, délivrez moi... aidez moi ....supplia-t-il.
Et le Maître Zen lui répondit :
- Vous êtes un guerrier, comment avez-vous pu tomber si bas ? Si vous ne pouvez vaincre par vous même tous ces MIAOU vous ne méritez que la mort. Vous n’avez pas d’autre solution que de vous faire Hara-Kiri.
Ici et maintenant.
Et il ajouta :
- Cependant je suis moine et j’ai pitié de vous. Dès que vous aurez commencé à vous ouvrir le ventre, je vous trancherai la tête avec mon sabre pour abréger vos souffrances.
Le Samouraï acquiesça, et malgré sa peur de la mort, se prépara pour la cérémonie. Lorsque tout fut en place, le Samouraï s’assit sur ses genoux, prit son poignard à deux mains, et l’orienta vers son ventre. Derrière lui, debout, le Maître brandissait son sabre...
- C’est le moment lui dit il. Commencez !
Lentement le Samouraï posa la pointe du couteau sur son abdomen. Et à cet instant le Maître reprit la parole :
- Vos MIAOU, les entendez-vous toujours ?
- Oh là là, pas maintenant. Vraiment pas maintenant.
- Alors, s’il n’y a plus de MIAOU, pas nécessaire de mourir.
Nous sommes en réalité tous semblables à ce Samouraï. Anxieux et tourmentés durant notre vie, nous sommes effrayés par la moindre chose, peureux et craintifs à tout propos. Pourtant tous les problèmes qui nous accablent n’ont pas en fait l’importance que nous leur accordons. Il sont pareils aux MIAOU de l’histoire.
Face à la mort, qu’est ce qui est vraiment important ? _________________
"Dans la vie, l'occasion d'être un héros se présente deux ou trois fois mais presque chaque jour se présente celle de ne pas être lâche" |
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silenzio

Inscrit le: 26 Nov 2006 Messages: 4692 Localisation: Allier/Cressanges
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Posté le: 03/12/2009 à 09:19:40 Sujet du message: |
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L'homme, quoiqu'on en dise, est le maître de son destin. De ce qu'on lui a donné, il peut toujours faire quelque chose. _________________
"Dans la vie, l'occasion d'être un héros se présente deux ou trois fois mais presque chaque jour se présente celle de ne pas être lâche" |
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silenzio

Inscrit le: 26 Nov 2006 Messages: 4692 Localisation: Allier/Cressanges
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Posté le: 04/12/2009 à 09:49:53 Sujet du message: |
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Il y a d'admirables possibilités dans chaque être. Persuade-toi de ta force et de ta jeunesse. Sache te redire sans cesse : "Il ne tient qu'à moi." _________________
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silenzio

Inscrit le: 26 Nov 2006 Messages: 4692 Localisation: Allier/Cressanges
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Posté le: 05/12/2009 à 09:06:23 Sujet du message: |
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La générosité est un désir par lequel un individu s'efforce d'assister les autres hommes et d'établir entre eux et lui un lien d'amitié. _________________
"Dans la vie, l'occasion d'être un héros se présente deux ou trois fois mais presque chaque jour se présente celle de ne pas être lâche" |
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silenzio

Inscrit le: 26 Nov 2006 Messages: 4692 Localisation: Allier/Cressanges
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Posté le: 06/12/2009 à 09:51:12 Sujet du message: |
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En ce temps là vivait aux environs de Heian Kyo, dans un temple perdu dans la forêt, un moine connu pour sa grande sagesse, nommé Shichiri Kojun. Ce soir-là, le saint homme était seul. Il récitait des sutras au pied d'une statue du Bouddha.Soudain, la porte du temple s'ouvre à la volée. Un homme d'un aspect effrayant, grossièrement vêtu, fait irruption dans la salle de prières. Il met sur la gorge de Shichiri sa longue épée effilée :
"Moine ! hurle-t-il, donne-moi l'argent des offrandes, ou je te coupe la tête et la fait rouler au pied des autels !"
Shichiri était installé en Siddhanasa (la posture parfaite), le dos droit, les genoux repliés, il garda la position, et pas un muscle de son visage ne tressaillit :
"Prend l'argent qui est dans le vase des offrandes, dit-il, ne me dérange pas dans mes prières." Et il reprit la récitation des sutras.
Le voleur se dirigea vers l'endroit indiqué et commença à remplir ses poches. Dans sa hâte, il faisait tinter les pièces, et parfois un juron lui échappait, quand l'une d'elles roulait sur le sol. Il faut reconnaître qu'il était embarrassé par sa grande épée.
Au bout d'un moment, sans tourner la tête, le moine dit :
"Ne prends pas tout l'argent, je dois payer demain matin l'impôt du temple."
Le voleur, impressionné par la fermeté de la voix et le sang-froid imperturbable du moine, laissa en maugréant un peu d'argent au fond du vase des offrandes.
Il s'en allait avec son butin lorsque le moine dit encore :
"Quand on reçoit un présent, on doit remercier; fais-le !"
Le voleur subjugué marmonna un vague merci, et disparut.
Un an plus tard, le voleur fut arrêté. Il avoua entre autres méfaits le vol commit au temple, crime qui était puni de mort. Confronté au moine, il l'entendit avec stupeur déclarer :
"Moi Shichiri, je déclare que cet homme n'a pas profané le temple, je lui ai donné une grande partie de l'argent des offrandes, et il m'a remercié, tout est en ordre."
Le voleur fut condamné à cinq ans de prison, seulement. Quand il fut libre, il vint trouver Shichiri dans le temple perdu dans la forêt, et il devint son disciple. Au long des années, les visiteurs et les pèlerins admiraient sa profonde piété. _________________
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Inscrit le: 26 Nov 2006 Messages: 4692 Localisation: Allier/Cressanges
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Posté le: 07/12/2009 à 09:24:03 Sujet du message: |
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Le principe de la démocratie se corrompt, non seulement lorsqu'on perd l'esprit d'égalité, mais encore lorsqu'on perd l'esprit d'égalité extrême, et que chacun veut être égal à ceux qu'il choisit pour lui commander. _________________
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Inscrit le: 26 Nov 2006 Messages: 4692 Localisation: Allier/Cressanges
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Posté le: 09/12/2009 à 10:04:53 Sujet du message: |
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Incertitude, ô mes délices
Vous et moi nous nous en allons
Comme s'en vont les écrevisses
A reculons, à reculons. _________________
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Inscrit le: 26 Nov 2006 Messages: 4692 Localisation: Allier/Cressanges
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Posté le: 16/12/2009 à 16:42:50 Sujet du message: |
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De la bourse ou la vie, le voleur vous laisse le choix. La femme exige les deux. _________________
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Inscrit le: 26 Nov 2006 Messages: 4692 Localisation: Allier/Cressanges
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Posté le: 17/12/2009 à 09:42:47 Sujet du message: |
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La prison dans laquelle nous nous croyons enfermés et que nous nous donnons tellement de mal à redécorer sans cesse, n'en est en fait pas une. En réalité, la porte n'a jamais été bouclée, car il n'y a même pas de verrou. _________________
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Inscrit le: 26 Nov 2006 Messages: 4692 Localisation: Allier/Cressanges
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Posté le: 18/12/2009 à 07:54:05 Sujet du message: |
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Un jour, une jeune guerrier indien prit un œuf dans le nid d'un aigle, l'emmena dans une ferme et le mit à couver dans la basse-cour. Quand l'œuf vint à éclore, le petit aiglon sortit et grandit parmi les poussins, picorant sa nourriture comme ses frères. Un jour, il regarda le ciel et vit un superbe aigle qui planait près des nuages. Il sentit ses ailes frémir et dit à l'un des poulets: "comme j'aimerais en faire autant!" - "ne sois pas idiot, répondit le poulet, seul un aigle peut voler aussi haut". Honteux d'avoir désiré l'impossible, le petit aigle retourna gratter la poussière et ne remit plus jamais en cause la place qu'il croyait avoir reçue sur cette terre. _________________
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Inscrit le: 26 Nov 2006 Messages: 4692 Localisation: Allier/Cressanges
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Posté le: 19/12/2009 à 09:33:27 Sujet du message: |
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La véritable histoire du père noël.
Vladimir Igor Borenchensko, depuis qu’il savait frapper sur un arbre, était bûcheron comme son père l’était et le père de son père ainsi que le père du père de son père.
Aussi loin que la mémoire peut remonter dans le temps chez les Borenchensko, on est bûcheron de père en fils. Comme les Romanov sont Tsars de toutes les Russies depuis des générations, les Borenchensko abattent des arbres et vendent à la ville le bois qu’ils ont fendu.
C’est ainsi et jamais Vladimir ne s’est plaint, malgré la solitude, malgré les longs hivers, malgré les loups ou les accidents. Au contraire, Vladimir rendait grâce, tous les matins, d’être debout et de pouvoir partir sa hache sur l’épaule, abattre un centenaire.
Ce jour-là, avant le lever du soleil, Vladimir devait partir pour la ville voisine. Enfin, " voisine " c’est une image. À plus de 60 verstes, il fallait au moins une journée de troïka pour y arriver, à condition que le temps ne soit pas mauvais. Or, cela faisait deux jours, qu’une tempête de neige clouait Vladimir sur place. Depuis deux longues journées, Vladimir attendait une accalmie, mais rien, aucun signe d’apaisement ne se profilait. Bien au contraire, le vent forcissait, le froid s’intensifiait et la neige, flocon après flocon, recouvrait tout.
Maintenant, Vladimir ne pouvait plus reculer et, en dépit des éléments déchaînés, il avait pris sa décision : il irait livrer son bois dès l’aurore. Si les Dieux étaient avec lui il arriverait peut-être avant la nuit dans la bonne ville de Pouglanosk, sinon il lui faudra attendre dans le froid et l’obscurité que revienne le jour.
Repousser encore son départ aurait mis le bûcheron en retard et pour un homme comme Vladimir la mort était préférable à un retard.
Les bûches de Vladimir étaient réputées au-delà de la steppe, jusque dans la grande ville où les bourgeois se bousculaient pour acheter à prix d’or les quelques rondins qu’il apportait, une fois l’an lors de la fête de fin d’année. On disait de ses bûches, qu’elles étaient les seules qui brûlaient à coup sûr toute la nuit et qu’elles donnaient encore des flammes, au réveil des enfants. Selon la coutume, une bûche éteinte le matin annonçait une mauvaise année. Vladimir était le messager de l’année qui venait. Aussi n’avait-il pas le droit d’être en retard, seule la mort, pouvait excuser un retard.
Et la mort rôdait, Vladimir le savait. Elle avait déjà frappé très fort. Elle lui avait volé sa douce Natacha, le laissant seul avec sept orphelins. Un pont vermoulu, une planche qui avait cédé avaient suffi au triomphe de la mort.
Avant de partir, Vladimir observa une dernière fois ses enfants. Ils étaient blottis les uns contre les autres dans l’unique litière de la maisonnée. Leur présence lui réchauffait le coeur et en chacun d’eux il retrouvait un peu de sa Natacha. Souvent, il se demandait ce qu’il leur arriverait si, lui aussi, venait à disparaître.
Vladimir s’arrêta de penser. Ce n’était pas le moment de se décourager, la nourriture était rare. Il lui fallait se rendre à la ville rapidement pour livrer et faire de nouvelles provisions. Quelques puissent être les risques. Dans une semaine, il n’aurait plus rien à donner à manger à ses enfants. La nuit, qui posait encore son noir manteau sur les arbres, ne lui faisait pas peur, pas plus que le froid. Les loups ? Bien sûr les loups, mais par ce temps, même les loups se terraient bien à l’abri. Enfin, la mort ne frapperait pas une deuxième fois.
Avec Natacha, elle devait être repue. Elle le laisserait tranquille, s’était-il dit pour se rassurer et se donner du courage.
Vladimir secoua son énorme barbe blanche qui lui recouvrait la poitrine, quelques miettes de pains tombèrent sur le sol. Son immense main saisit la bouteille de Vodka. Avec lenteur, Vladimir savoura la chaleur de l’alcool qui glissait doucement dans son corps. Quand il reposa le flacon vide, ses joues et son nez virèrent au rose. Un large sourire de satisfaction découvrit de superbes dents blanches faites pour manger et rire. Vladimir enfonça son gros bonnet de laine sur ses oreilles, dissimulant son épaisse chevelure immaculée comme une première neige. Il frappa le sol de ses pieds et s’emmitoufla dans son lourd manteau rouge.
Tous les bûcherons des alentours portent le même manteau rouge. En cas de malheur, il est plus facile de retrouver une tache rouge au milieu du désert blanc. Vladimir regarda une dernière fois ses enfants. Il aurait aimé les embrasser. Mais, dans la région, on dit que ça porte malheur de s’échanger un " Au revoir ".
Avec un pincement au coeur, Vladimir remit un rondin de bois dans la cheminée et se dirigea vers l’entrée. Il tenta d’ouvrir la porte de son isba. En un clin d’oeil, une épaisse couche de neige s’engouffra dans la petite maison. Vladimir poussa sur la porte, s’extirpa de l’intérieur, repoussa le battant et se dirigea péniblement vers l’écurie. Pas besoin de verrouiller l’entrée, la neige s’en chargera. Pour ses enfants, il n’avait rien à craindre. Malgré leur jeune âge, il savait qu’ils ne s’aventureraient pas seuls sur la Taïga. Et puis, quand bien même, si un voyageur égaré forçait la porte dans ce lieu perdu du monde, c’est qu’il avait plus besoin d’aide qu’il n’était animé de mauvaises intentions.
La lueur de sa lampe-tempête dessinait sur les sapins, alourdis par la neige, la silhouette de Vladimir, petite, compacte, dotée d’un embonpoint qui trahissait le plaisir de manger.
Un dernier sucre suivi d’une tape amicale à chacun de ses six rennes qui constituaient son attelage prépara les animaux pour le grand voyage. Une ultime vérification du harnachement, puis Vladimir attela les animaux à la troïka chargée de bûches, prête depuis une semaine déjà. Ensuite, il sauta sur le siège avant et, d’un simple claquement de langue, fit s’ébranler le convoi. La nuit aveugle écouta en silence les joyeux cliquetis des clochettes du traîneau.
Le vent hurlait sur la taïga, les rennes peinaient, mais avançaient. Le bûcheron rabattit sur son visage sa chapka et lentement, se laissa emporter par un demi-sommeil. Les bêtes connaissaient le chemin. Vladimir, dans son rêve, voyait les bûches flamboyer avec mille étincelles dans l’âtre des bourgeois de la ville et cette vision réchauffait intérieurement l’homme que la neige, maintenant, recouvrait entièrement.
Brusquement, les rennes s’arrêtèrent. Les clochettes se turent. Même le vent était tombé. Vladimir se réveilla instantanément, il se secoua et, devant lui, s’offrait un spectacle incroyable ; sur cinquante mètres de circonférence, il n’y avait plus un arbre, le sol était trempé, boueux et plus étrange encore il n’y avait pas un seul flocon de neige sur ce disque parfait.
Un nuage de vapeur s’élevait encore de l’endroit, comme si on venait de poser un énorme fer à repasser sur cette partie de la forêt. Vladimir écouta, mais rien ne filtra, pas même les hurlements du vent. Il resta deux ou trois minutes ainsi, sans bouger.
Pendant ces interminables minutes, Vladimir le sentait, il y avait quelque chose qui gisait en face lui. À quelques mètres de lui, un être en détresse avait besoin de lui. Vladimir le savait. La solitude des grands espaces développe des sens qui ne trompent pas. Peut-être cette créature invisible souffrait-elle ? Peut-être avait-elle besoin d’aide ?
Une seconde, Vladimir voulut reculer. Mais son instinct lui ordonna de rester. Alors, il fit un premier pas vers le cercle, puis un second. Maintenant, il se dirigeait d’un pas assuré vers la " chose " qu’il savait devant lui. Il buta contre quelque chose d’invisible, ses mains effleurèrent les contours de la chose. C’était grand, très haut, un peu chaud par endroits...
Vladimir se retrouva par terre, tout à son exploration, il n’avait pas remarqué une petite butte sur le sol. Cette fois il fit plus attention et il vit que les flocons qui recommençaient à tomber s’arrêtaient net et semblaient flotter dans les airs comme s’ils recouvraient un volume, plus petit, qui serait sorti de la chose.
Il n’en fallut pas plus pour Vladimir. Il alla jusqu’à sa troïka retirer la peau d’ours qui recouvrait son siège. Il enleva aussi son énorme manteau rouge qui le protégeait du froid et déposa les deux sur la chose. Ensuite, il se mit à marcher, à marcher en décrivant un large cercle autour de l’être imaginaire. Maintenant, il tournait autour d’une espèce de dôme recouvert d’une couche d’au moins dix centimètres de neige.
Ne pas s’arrêter de marcher, continuer d’avancer jusqu’au bout, jusqu’à l’épuisement. Vladimir savait trop ce que signifierait pour lui et pour l’autre une pause. Si Vladimir s’arrête, même si l’autre par miracle se réveillait, sans Vladimir, par ce froid, il n’aurait aucune chance de survivre. Vladimir devait tenir bon pour l’étranger, être là quand il se réveillerait.
Le vent est moins fort, il fait presque chaud maintenant, Vladimir n’a plus froid, la neige qui s’engouffre dans sa bouche a le goût de la soupe que lui préparait Natacha. Vladimir s’écroula dans la neige, il regarda une dernière fois vers la " chose ". Il lui semblait voir son manteau rouge, comme si la neige qui le recouvrait avait fondu. Il ferma les yeux, et alors une véritable chaleur l’enveloppa. Vladimir avait comme l’impression de flotter dans les airs, mais il ne voyait pas Natacha.
Quand le bûcheron se réveilla, il était arrivé à la ville. Déjà quelques bourgeois s’approchaient de la troïka pour choisir leur bûche, avant que d’autres clients n’affluent. Dans la bousculade, personne ne remarqua qu’aucun flocon ne recouvrait ni Vladimir, ni ses rennes, ni même sa troïka. Personne ne s’étonna non plus de la qualité exceptionnelle des bûches, comme si elles avaient séché pendant des années...
Balt regarda s’éloigner la troïka qu’il avait enveloppée d’une coque d’air protectrice. Son sauveur arriverait ainsi à destination sans encombre. Le premier qui s’approcherait de cet homme crèverait la bulle et Vladimir se réveillerait comme si rien ne s’était passé.
Oui, Balt avait transgressé son code d’honneur. Jamais il n’aurait dû intervenir dans la vie d’une race étrangère à la sienne. Pourtant, sans cet homme, Balt ne serait plus.
Pendant qu’il réanimait Vladimir, Il en avait profité pour s’informer sur les êtres qui peuplaient cette planète hostile. Les quelques minutes de soin nécessaires pour sortir Vladimir du coma lui avaient été riches d’enseignements. Il croyait désormais en savoir suffisamment sur la civilisation terrestre et son degré de développement pour presser son départ.
Balt songeait maintenant à la panne qui l’avait obligé à se poser en catastrophe et qui, sans l’intervention d’un " humain ", l’aurait tué. Il était redevable de sa vie à un être primitif et jamais il ne l’oublierait. Malgré son érudition infaillible, Balt était cloué à la terre et devait attendre encore quelques heures que son vaisseau spatial s’auto-répare. Le froid à nouveau recommençait à le glacer. Il lui fallait trouver rapidement une source de chaleur, un lieu à l’abri, sinon il allait finir par mourir congelé sans avoir pu remplir sa mission.
" Mais comment peut-on vivre dans des endroits pareils ? " se demanda Balt.
Son regard explora les environs sur quelques kilomètres, il finit par repérer, à l’orée de la forêt, l’isba de Vladimir.
Sur la neige, des pas s’enfoncèrent et, soudain une silhouette identique à celle de Vladimir émergea de la nuit. Le code de Balt lui refusait le droit de se montrer aux autres civilisations. Aussi, lui et son vaisseau étaient-ils restés invisibles devant Vladimir, mais ce prodige épuisait les gens de sa race. Pour le temps qu’il lui restait à passer sur Terre, Balt décida de copier la silhouette de Vladimir.
Il faisait ainsi à son sauveur, un des plus grands honneurs qu’un voyageur puisse faire un hôte : prendre son apparence physique.
En plus par ce truchement, Balt pouvait, sans transgresser le " Code ", se faire voir d’autres humains. Balt se dirigea vers l’isba, il espérait ainsi trouver non seulement un abri, mais aussi le moyen de payer sa dette.
Le froid était trop intense, Balt devait se presser. Il transforma un mini-vaisseau de secours en troïka et, sans y songer, décolla. Le traîneau qui semblait être tiré par des rennes dépassa le faîte des plus hauts sapins et vola vers la masure que Balt avait repérée.
Pendant le trajet, Balt pensait à sa famille, à ses amis qui s’étaient faits congeler en attendant son retour. Cela faisait six révolutions de son soleil qu’il était parti, plus de six mille ans pour nous et il n’avait toujours pas trouvé la source de lumière, l’étincelle de vie qui pourrait rallumer son soleil.
Quand, Balt avait quitté sa galaxie, seul un astre rougeaud dispensait à peine assez de lumière pour alimenter les surgénérateurs de congélation. Sa planète qui, jadis, croulait sous les fleurs, était aujourd’hui un bloc de glace. Encore une révolution, et son astre s’éteindrait à jamais, les surgénérateurs se déconnecteraient et, avec eux, tout espoir de réveil pour sa famille et les derniers représentants de sa race.
Cet incident mécanique qui lui faisait perdre un temps précieux, le contrariait fort, mais le froid qui perçait son nouveau corps ne lui laissait pas de répit.
Malgré l’étendue inimaginable de son savoir, Balt ne pouvait pas tout connaître et, même s’il avait dérobé une quantité précieuse de renseignements à Vladimir lors de sa réanimation, il ne pouvait pas encore tout deviner. Quand Balt doutait, il laissait sa logique décider pour lui.
Balt posa donc son vaisseau sur le toit de la maison de Vladimir, pensant que c’était là qu’il fallait ranger la troïka. La source de chaleur qui fumait par la cheminée semblait indiquer, vu du ciel, la seule entrée possible.
Pressé de se réchauffer, l’infortuné voyageur ne prit pas garde. Il enfonça sa tête dans le conduit, faillit s’étouffer à cause de la fumée et tomba la tête la première dans le conduit. Il se retrouva, tout couvert de suie, le postérieur dans les braises, à s’agiter dans tous les sens pour essayer de se sortir de cette position inconfortable. Le vacarme provoqué par sa maladresse réveilla les sept enfants qui étaient entassés dans le même lit. Quand ces derniers virent celui qu’ils prenaient pour leur père couvert de suie, ils lui firent la fête et l’aidèrent à se relever. Après l’avoir épousseté, ils l’installèrent à table et lui donnèrent à manger comme ils le faisaient chaque fois que Vladimir revenait d’une journée de travail.
Croyant à un usage de cette planète et pour ne pas vexer les enfants, le voyageur avala tout ce qu’on lui présenta. Quoique étonnés par l’appétit inhabituel de leur père, les enfants sortirent tout ce qui restait et posèrent une nouvelle bouteille de Vodka sur la table. Balt sans se méfier but tout l’alcool qu’on lui présentait. Il tomba sur la table, ivre mort. Les enfants pensèrent que leur père était revenu à cause de la tempête et qu’il avait attrapé froid. Alors, ils couchèrent Balt dans leur unique lit et ils veillèrent sur lui, plusieurs jours sans manger. Le voyageur, en un repas, et dans son ignorance avait ingurgité les provisions qui auraient duré normalement une semaine pour cette pauvre famille. Quand Balt se réveilla enfin, il était allongé sur un lit entouré par sept corps chétifs qui lui servaient de couverture. Si lui avait chaud, les enfants par contre tremblaient de froid dans leur sommeil. Il sortit du lit sans les réveiller et il posa sa main sur le front de chacun d’eux. Il ne mit pas longtemps à comprendre pourquoi ses hôtes étaient aussi frêles. Ils n’avaient déjà pas grand-chose à manger et lui, Balt le voyageur, sans le vouloir, avait englouti leurs dernières provisions.
Balt sortit par où il était entré. Quelques minutes plus tard, il revint dans la maisonnette par la cheminée, car pour lui désormais, c’était par cet endroit que l’on pénétrait dans une maison. Il répandit sur la table desmonceaux de victuailles et remplit la huche de pain blanc. Il dut faire plusieurs voyages, mais le résultat dépassait les espoirs les plus fous qu’auraient pu faire ses invités involontaires. La maison croulait sous les provisions. Balt était là, à se reposer quand, il reçut enfin le message qu’il attendait. Son vaisseau l’informait que la panne était réparée et qu’il pouvait reprendre sa quête.
Le voyageur aurait voulu en faire plus, mais il avait déjà trop tardé. Il s’apprêtait à prendre le chemin de la sortie quand sa jambe droite fut ébranlée par une petite secousse.
Notre visiteur qui croyait avoir attaché son pantalon à une écharde tira, tira et, finalement, se retourna pour voir le plus jeune des sept enfants lui faire un sourire comme jamais il n’en avait vu. Balt n’avait pas voulu provoquer chez cet enfant fragile un sommeil trop profond qui aurait pu être fatal. Mais, du coup, l’enfant s’était réveillé trop tôt. Ému par le sourire du garçonnet, Balt resta un moment à contempler l’enfant qui tournait autour de la table comme un feu follet.
À chaque fois que le regard du visiteur croisait celui du petit, il lui semblait apercevoir l’inaccessible. Dans ses yeux brillait une lueur de joie, une étincelle de vie qui dépassait, par sa pureté, toutes les sources lumineuses qui lui avaient été données jusqu’alors de contempler. À cet instant, le visiteur pleura. Il savait qu’il venait de trouver ce qu’il cherchait depuis des siècles : les étincelles de joie qui brillaient dans les yeux de l’enfant valaient toutes les sources de lumière de l’univers.
D’un geste tendre, il capta cette lumière et la déposa doucement dans un écrin qu’il gardait toujours sur lui, pour le moment où, enfin, il trouverait sa " Lumière ".
Le coffret se mit à briller de mille feux. On voyait dans la pièce comme en plein jour, si bien que les six autres frères, un à un, se réveillèrent. En découvrant leur table recouverte de vivres, leurs coeurs s’emplirent d’une joie immense. Ils offrirent à notre voyageur, le plus beau des cadeaux qu’on puisse recevoir d’un enfant : une étincelle de Bonheur.
Notre voyageur comprit, cette nuit-là, comment il allait sauver sa civilisation. Il recueillit, l’une après l’autre les lueurs de Bonheur des enfants et s’envola dans sa troïka avec sept paires d’étincelles de naïveté, sept paires d’Etoiles de Bonheur. Il regagna son vaisseau et retourna chez lui pour raviver son soleil presque éteint.
Malgré la rapidité de son vaisseau, Balt mit six de nos mois avant d’arriver chez lui. Il lui en fallut encore six autres pour revenir l’année suivante, le même jour à un an d’intervalle, pour refaire une nouvelle récolte. Son soleil avait besoin d’étincelles de vie et, lui, désormais savait où les trouver.
Bien sûr, au fil des années Balt aurait pu changer d’aspect, laisser la troïka pour un vaisseau plus moderne, ou rester invisible, mais pour Balt, le moins qu’il se devait de faire pour remercier son sauveur, c’était de conserver l’apparence physique de Vladimir.
C’est pourquoi chaque fois qu’il retourne sur Terre, Balt prend toujours l’aspect d’un bûcheron des régions froides.
C’est ainsi que depuis cette rencontre, tous les ans, la nuit de Noël un visiteur que nous avons baptisé le " Père Noël ", dépose devant chaque cheminée un cadeau pour les enfants.
En échange, il récolte les étincelles de bonheur que seuls, les enfants qui croient encore au Père Noël peuvent offrir. Ce sont celles qui feront dans le ciel, les plus belles étoiles. Ensuite, il retourne dans son monde à lui et sème ces étincelles de vie dans son soleil et dans l’espace.
D’ailleurs, si vous regardez bien, le lendemain de Noël, vous verrez que le ciel brille plus fort. C’est que Balt, " le Père Noël " a fait une bonne récolte. Si d’aventure, vous voyez une étoile qui ne brille plus, c’est un peu triste, car cela signifie qu’un enfant ne croit plus au Père Noël et qu’il a déjà perdu un peu le goût au Bonheur.
Voilà, maintenant vous savez tout sur le Père Noël : pourquoi il a une barbe blanche, un habit rouge, un gros ventre, pourquoi il entre par la cheminée plutôt que par la porte et pourquoi il nous apporte des cadeaux.
Alors, de grâce, Mesdames et Messieurs les Parents ! Cessez de dire à vos enfants que le Père Noël n’existe pas. L’univers a besoin de leur Bonheur pour éclairer la galaxie de Balt et de bien d’autres.
Et vous, enfants, quand vous recevrez vos cadeaux, ayez une petite pensée pour Vladimir et Balt, émerveillez-vous. _________________
"Dans la vie, l'occasion d'être un héros se présente deux ou trois fois mais presque chaque jour se présente celle de ne pas être lâche" |
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silenzio

Inscrit le: 26 Nov 2006 Messages: 4692 Localisation: Allier/Cressanges
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Posté le: 25/12/2009 à 09:19:38 Sujet du message: |
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Un moine zen disait : "Avant que je commence à pratiquer, les montagnes étaient des montagnes et les rivières des
rivières. Pendant de nombreuses années de pratique, les montagnes on cessé d’être des montagnes et les rivières ont
cessé d’être des rivières. Maintenant que je comprends bien les choses, les montagnes sont à nouveau des montagnes et
les rivières des rivières." _________________
"Dans la vie, l'occasion d'être un héros se présente deux ou trois fois mais presque chaque jour se présente celle de ne pas être lâche" |
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silenzio

Inscrit le: 26 Nov 2006 Messages: 4692 Localisation: Allier/Cressanges
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Posté le: 26/12/2009 à 11:04:52 Sujet du message: |
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Maman, Papa
Je vous en supplie
ne me laissez pas croire
que mes désirs sont tout-puissants.
Maman, papa,
je vous en prie
prenez le risque de me frustrer
et de me faire de la peine
en refusant certaines de mes demandes.
Maman, Papa,
c’est important
pour moi, que vous sachiez me dire non, que vous ne
me laissiez pas croire que vous pouvez être tout
pour moi, que je peux être tout pour vous.
Maman, Papa,
surtout
entendez mes désirs
mais n’y répondez pas tout de suite.
En les satisfaisant trop vite...vous risquez de les
assassiner. Confirmez-moi que j’en ai, qu’ils sont
recevables ou irrecevables
mais ne les prenez pas en charge à ma place.
Maman, Papa,
s’il vous plaît
ne revenez pas trop souvent sur un refus, ne vous
déjugez pas.
Pour que je puisse ainsi découvrir mes limites et avoir des repères clairs.
Maman, papa, même si je réagis, si je pleure,
si je te dis à toi, Maman, « méchante et sans coeur... »
reste ferme et stable
cela me rassure et me construit.
Si je t’accuse toi, Papa, « de ne rien comprendre » ne
m’enferme pas dans mes réactions.
Maman, Papa,
par pitié, même si je tente de vous séduire, résistez,
même si je vous inquiète, ne vous soumettez pas.
même si je vous agresse parfois, ne me rejetez pas.
C’est comme cela que je pourrai grandir.
Maman,
Papa vous dire aussi à chacun
que je ne suis que votre fils, votre fille. _________________
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